mercredi 11 décembre 2013

Bifrost 67


Titre : Bifrost n°67
Auteurs : George R. R. MARTIN et Léo HENRY
Édition : Le Bélial
Illustration : Elian BLACK'MOR
Genre : Science-Fiction, Fantastique
Format : Nouvelles
Parution : 2012
Pages : 185
Prix : 11 euros

Pour ma première chronique de nouvelles d'un Bifrost, j'ai choisi le numéro 67 spécial George R. R. MARTIN. En effet, ceux qui suivent mon blog auront compris l'affection que je porte aux nouvelles de MARTIN suite à la lecture de Chanson pour Lya. Je ne pouvais donc pas passer à côté de ce numéro spécial superbement illustré comportant une réédition d'une vieille nouvelle de science-fiction jamais rééditée auparavant, ainsi qu'une nouvelle fantastique inédite !
La première nouvelle, Retour aux sources de George R. R. MARTIN, nous ramène avec plaisir dans l'univers présenté dans Pour une poignée de volutoines (Chanson pour Lya) à travers la recherche de l'amour d'un contrôleur de cadavres nommé Greg TRAGER. Le texte est assez triste, Greg est assez attachant et j'ai vraiment eu mal au coeur pour lui. À noter que le sexe est très présent sans tomber dans l'excès. J'ai donc bien aimé cette nouvelle, néanmoins il est fort dommage que le titre français révèle une partie de la fin (on s'en rend compte rapidement à la lecture), surtout qu'il ne s'agit pas du titre anglais d'origine !

1997, ou comment les hommes ont perdu la guerre galactique de Léo HENRY nous raconte l'évolution de l'amitié entre Sébastien et Quentin. Ces derniers s'amusaient régulièrement à imaginer de petites histoires de science-fiction entre eux. Le récit réel de leur histoire est ainsi entrecoupé des scénettes imaginaires de leur propre cru. Cette nouvelle est ma foi sympathique mais la fin m'a laissée quelque peu perplexe.

Enfin, nous avons le droit à une nouvelle fantastique inédite de George R. R. MARTIN. Kenny DORCHESTER adore manger mais déteste être obèse, de plus aucun régime n'a fonctionné sur lui. Un jour, il découvre avec stupeur un de ses compagnons de régime ayant fortement minci, tout en ayant l'air de toujours avoir bon appétit ! Le nom de ce régime miracle ? Le Régime du Singe. J'ai adoré cette nouvelle car elle procure un sentiment de malaise de bout en bout ainsi qu'une profonde compassion envers Kenny. Une nouvelle pas très joyeuse encore une fois !

Pour conclure, je vous recommande de lire ce numéro 67 de Bifrost. George R. R. MARTIN nous prouve encore une fois son talent de novelliste ! Et je compte explorer plus avant les écrits de Léo HENRY.

mercredi 4 décembre 2013

Contrepoint


Titre : Contrepoint
Auteur : Collectif
Édition : ActuSF 
Illustration : Roberlan BORGES
Genre : Science-Fiction
Format : Nouvelles
Parution : 2012
Pages : 130
Prix : Gratuit


Contrepoint est une anthologie offerte lors de l'achat de deux livres des éditions ActuSF. Son originalité, hormis son atroce couverture, réside dans son thème qui met au défi les auteurs d'écrire des nouvelles sans conflit ni violence.

Laurent GIDON présente dans une brève Préface intitulée Qu'est-ce qu'on se raconte ? la ligne directrice du recueil ainsi que sa genèse. L'idée de base est particulièrement intéressante et mérite d'être creusée. Une histoire sans violence ni conflit narrée de manière palpitante, pertinente au niveau de la réflexion ou de l'univers proposé, est un défi plutôt difficile et original ! La préface est de plus très engageante et donne fortement envie de lire le recueil, ce qui rend la déception d'autant plus grande...

Pour L'Amour devant la mer en cage de Timothée REY, je vais faire simple : je n'ai strictement rien compris ! Et je l'ai quand même lue jusqu'à la fin mais rien à faire ! L'écriture indigeste, la syntaxe, le style, le vocabulaire étrange, tout cela a contribué à me rendre ce texte totalement opaque. Un mystère, donc.

Le Chercheur de Vent de David BRY est une nouvelle sympathique mais pas très originale je trouve. Une fois la lecture terminée, je ne lui ai pas trouvée d'intérêt particulier.

Petits arrangements intra-galactiques de Sylvie LAINÉ aurait pu me plaire mais la description de la race extraterrestre s'est révélée trop farfelue pour moi et m'a fait décrocher du texte.

Nuit de visitation de Lionel DAVOUST est l'histoire d'un homme mourant dans son lit d’hôpital, tourmenté par un sentiment de culpabilité très ancien à l'égard d'une personne qui vient justement lui rendre visite à ce moment-là. Autant sur la forme il n'y a rien à redire, le style de DAVOUST est magnifique comme d'habitude, autant le fond m'a laissée de marbre.

Concernant Tammy Tout le Temps de Laurent QUEYSSI, comme la première nouvelle, je n'ai rien compris.

Avril de Charlotte BOUSQUET renfermait un fort intérêt potentiel sur la recherche de l'origine de l'Humanité par une cyborg, malheureusement pas du tout exploité. A la place, on a droit à une histoire d'amour qui m'a parue à la fois improbable et quelque peu ridicule, m'empêchant au final d'apprécier le texte.

Permafrost de Stéphane BEAUVERGER est la seule nouvelle réellement bonne de ce recueil ! Elle est empreinte d'une ambiance très prenante, tout en offrant un questionnement pertinent sur la guerre et la paix, un effroyable dilemme entre la survie à long terme d'un peuple et la réalisation d'une utopie pacifiste. Une belle nouvelle donc, mais un peu limite par rapport aux contraintes théoriques du recueil puisqu'il y a justement conflit et violence.

Mission Océane de Xavier BRUCE commençait bien avec la découverte d'un visiteur extraterrestre, mais cette rencontre bizarre et cette fin m'ont laissées perplexe. Je n'en garderai certainement pas un souvenir impérissable.

Et enfin, la dernière nouvelle qui pour le coup m'a vraiment agacée : Semaine Utopique de Thomas DAY. Je l'ai trouvé ridiculement grossière et sans intérêt. Je me demande bien pour le coup quel était l'objectif de l'auteur. Une perte de temps pour moi, n'ayant pas adhéré au ton général du texte bien qu'il soit émaillé de quelques remarques grinçantes qui auraient pu me faire sourire dans un autre contexte.

Pour conclure, le défi proposé par cette anthologie est très intéressant mais malheureusement le résultat n'est pas concluant. Je vous conseille de lire Permafrost de Stéphane BEAUVERGER qui est selon moi la seule nouvelle valant vraiment le détour (même si elle s'écarte un peu des contraintes de l'anthologie).

mardi 3 décembre 2013

Ainsi Naissent les Fantômes - Lisa TUTTLE


Titre : Ainsi Naissent les Fantômes
Auteur : Lisa TUTTLE
Traduction : Mélanie FAZI
Édition : Dystopia Workshop
Illustration : Stéphane PERGER 
Genre : Fantastique
Format : Nouvelles
Parutions VO : 1984-2007
Parution VF : 2011
Pages : 220
Prix : 15 euros


Je vais vous parler, pour changer, d'un recueil de nouvelles fantastique relativement horrifique dont le thème central tourne autour de la femme, l'amour et la maternité. Je l'ai remarqué en librairie tout simplement grâce à sa superbe couverture (je ne connaissais pas l'auteure) ! D'ailleurs, j'en profite pour saluer le travail des éditions Dystopia avant de rentrer dans le vif du sujet.

La Préface de Mélanie FAZI est à mon sens dispensable. Elle y raconte son amour pour l’œuvre de l'auteure qu'elle considère (si j'ai bien compris) comme son mentor ainsi que la genèse du présent recueil.

Rêves captifs explore les espoirs d'une fille séquestrée. L'auteure nous questionne sur la non négligeable capacité de l'imagination à nous préserver de la folie. L'histoire est assez banale mais elle parvient subtilement à basculer dans l'horreur. Une bonne entrée en matière donc.

L'heure en plus la fameuse ! Ne rêvons nous pas tous d'avoir du temps en plus pour nous consacrer à notre épanouissement personnel ? Chris ne demande qu'une heure pour prendre le temps d'écrire et mettre de côté son rôle de mère et d'épouse. Curieusement, son souhait est exaucé et sa maison se retrouve annexée d'une nouvelle pièce hors du temps visible et accessible à elle seule. Sans trop en dévoiler, je peux vous dire que je n'ai pas trouvé plausible son idylle et je n'ai par conséquent pas adhéré à la fin qui en découle. Dommage, l'idée de base était pourtant plaisante.

On commence les brèves réjouissances avec les deux nouvelles suivantes !
Le Remède en question dans cette nouvelle est une sorte de vaccin universel contre toutes les maladies existantes. Le problème est qu'il a un effet secondaire particulièrement dévastateur : tous les enfants à naître des personnes vaccinées perdent leur capacité d'apprentissage du langage. J'ai bien aimé cette nouvelle car elle offre beaucoup de pistes de réflexion autour du langage telles que l'amour, la culpabilité et le bonheur. Je ne sais pas pourquoi l'auteure a décidé de mettre en scène un couple homosexuel, s'il y a de quelconques enjeux mais j'ai apprécié ce choix non conventionnel.

Ma Pathologie est LA nouvelle horrifique du recueil. L'histoire étant très complexe et très perturbante, je ne peux évidemment pas vous en faire un résumé. Cependant, sachez qu'il y est surtout question de ce qu'on est capable de faire par amour (par passion ? par folie ?), en l'occurrence via l'aliénation de son propre corps. J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle pour son étrangeté assez déroutante dont la lecture procure un sentiment indescriptible.

"Mezzo-Tinto" est selon moi un cran en dessous des autres nouvelles. Je l'ai trouvée assez classique et elle m'a laissée de marbre.

La Fiancée du Dragon raconte la quête d'Isobel pour retrouver les deux mois de son enfance qu'elle a oubliés, l'été de ses 12 ans en Angleterre. Il s'agit de la plus longue nouvelle (novella ?) du recueil mais sa longueur est accentuée par le fait que je l'ai trouvée très prévisible. Le titre n'a pas non plus aidé en ce sens aussi je suppose.

En guise de conclusion, Mélanie FAZI nous livre son Entretien avec Lisa TUTTLE portant sur ses inspirations, ses projets, son écriture etc... Je pense que tous les recueils devraient avoir une partie portant sur la genèse de leurs textes, c'est toujours intéressant !

BONUS :
Dans cette nouvelle numérique, la narratrice s'emploie à respecter l'étrange dernière volonté de sa mère : s'occuper  du "bon ami" de sa grand-mère, Le Vieux Monsieur Boudreaux, qu'elle croyait décédé depuis longtemps. Je n'ai rien à dire sur cette nouvelle car elle m'a laissée indifférente.

Pour conclure, bien que j'ai trouvé ce recueil plaisant, mon avis est quelque peu mitigé. De plus, il n'est finalement pas aussi ancré dans le genre horrifique que sa réputation le laissait entendre. Néanmoins, je vous conseille de le lire car certaines nouvelles méritent le détour. Je suis curieuse de voir quel sera le résultat de la collaboration entre cette auteure et George R. R. MARTIN pour Elle qui chevauche les tempêtes... à suivre !


CITRIQ

mardi 12 novembre 2013

Limbo



Titre : Limbo
 Support(s) : Xbox360/PS3/PC/Vita/Iphone/Ipad/Mac
Développeur : Playdead 
Genre(s) : Plates-formes / Réflexion
Traduction : Française intégrale
Sortie VF : 2011
PEGI : 18
Multijoueurs : non


Quoi de mieux pour inaugurer la section "Jeux Vidéo" du blog, axée plus particulièrement sur les jeux vidéo indépendants, que de vous présenter le jeu qui m'y a donné goût ? Le choix s'est imposé à moi très naturellement. Même si Limbo a déjà fait ses preuves depuis un petit bout de temps maintenant et que sa notoriété n'est plus à faire, ça me tenait à cœur de vous en parler. Limbo est un jeu de plates-formes réflexion développé par Playdead et sorti durant l'été 2010 qui a su se démarquer par ses graphismes originaux, son gameplay simple mais à difficulté croissante et par l'expérience de jeu inédite qu'il procure.  

Ce qui frappe au premier abord, c'est une alchimie unique entre graphismes et bande son, qui a sans aucun doute joué pour beaucoup dans la célébrité et la reconnaissance de Limbo dans le monde vidéoludique.
En effet, sa réussite esthétique réside dans un graphisme simple et épuré, un design efficace plutôt old-school sur fond de couleurs toutes en alternance de noir, de blanc et de nuances de gris. Ces choix graphiques, outre le fait de faciliter l'immersion dans l'univers sombre et glauque de Limbo, ne nuisent aucunement à la jouabilité car les éléments du jeu utilisables au premier plan se distinguent parfaitement de ceux de l'arrière-plan. En parallèle du visuel, la bande-son sait se montrer discrète et sans excès. Quant aux composantes glauques (morts, pièges), elles sont percutantes sans pour autant verser dans des effets gores ou horrifiques malvenus au vu des orientations artistiques du jeu. Tout cela instille donc une ambiance très particulière, empreinte à la fois de noirceur et d'étrangeté. À jouer le soir, dans l'obscurité et sans interruption !


Concernant le scénario, il n'y a pas de réelle histoire sous-jacente au jeu mais plutôt quelques éléments épars laissant celle-ci ouverte à de multiples interprétations. D'aucuns pourraient y voir un défaut faisant de Limbo un objet finement ciselé mais au coeur vide. Pour ma part, je trouve que cela ne dessert pas le jeu, car cela permet de rajouter un côté mystérieux à la noirceur du monde tout en laissant des éléments de réponse cohérents, voir dotés d'une certaine symbolique. Par exemple, la traversée de la rivière au début du jeu pourrait s'apparenter à la traversée du Styx et l'arrivée dans les limbes (d'où le nom Limbo).
J'ai aussi particulièrement apprécié les transformations du décor, dans un premier temps végétal et peuplé de tribus primitives et araignées géantes, et évoluant par la suite vers un univers de plus en plus industrialisé (décors à angles droits, mécanismes, rouages, électricité...). On pourrait y voir une autre portée symbolique, je laisse au lecteur (et futur joueur je l'espère ! ) le soin d'apporter sa propre réponse.

 
La difficulté de Limbo ne provient pas de sa prise en main très simple, puisque seulement deux touches suffisent (une pour sauter et une pour interagir avec les objets), mais de son gameplay. Limbo est un die & retry. Le gameplay est donc très intuitif, assurant une immersion rapide dans le jeu. Il suffit de mourir pour savoir. Enfin pas tout à fait. La première fois que vous jouez, vous devez mourir pour vivre car mourir sera le seul moyen de savoir ce qui vous attend. Néanmoins, la deuxième fois où j'ai joué au jeu, je me suis rendue compte de la présence d'indices visuels permettant d'avoir une certaine idée sur ce qui pouvait se passer . Cette tactique de progression n'est pas du tout frustrante car le jeu est fluide et équilibré (si vous mourrez c'est de votre faute) grâce à de nombreux checkpoint réguliers. Cela permet de ne pas sortir de l'immersion. Le gameplay sait aussi se montrer pédagogue (par la manière forte dira-t-on), et se renouveler en accord avec le changement d'environnement, tout en augmentant en difficulté.

Ainsi, l'expérience de jeu est plus focalisée sur la résolution des obstacles par de l'astuce et une bonne manipulation de l'environnement que sur une difficulté purement technique de manipulation du personnage. Ce n'est donc ni un die & retry trop linéaire, ni un die & retry aux pièges illogiques et aléatoires. Attention toutefois, la précision est de mise, le timing doit être bien calculé et les sauts au pixel près ! Certains passages sont difficiles à négocier, notamment un avec chariot et sol électrifié que j'ai trouvé particulièrement agaçant, au risque de briser l'immersion.


Seul réel bémol de ce jeu : sa durée de vie (compter entre 3h et 5h). Même si le prix est correct et justifié, on en redemande ! Le jeu est malheureusement bien trop court par rapport au potentiel qu'il recèle en lui : on pourrait imaginer sans difficulté une version plus longue conservant cette ambiance sombre tout en continuant à faire varier les types de décors et d'énigmes à résoudre. C'est un défaut non négligeable, toutefois je ne rejoins pas ceux qui l'utilisent pour dénoncer un prix trop élevé. Calculer le prix "mérité" d'un jeu en se référant seulement au rapport temps-prix est simpliste au vu des autres qualités que peut présenter celui-ci. De plus, je trouve qu'il a quand même un potentiel de rejouabilité et j'y reviens toujours avec plaisir.

Vous l'aurez compris, ce jeu s'est révélé être pour moi un véritable coup de coeur, et une motivation à découvrir plus en profondeur l'univers du jeu indépendant. J'espère que cette chronique vous donnera l'envie de poursuivre cette aventure avec moi. 

Amis lecteurs, préparez vos manettes !


mercredi 30 octobre 2013

Utopiales 2013

http://www.utopiales.org/node/850

Cette année je vais me rendre avec mon amoureux aux Utopiales à Nantes ! Une grande première pour moi qui ne suis jamais allée ni à Nantes ni à ce festival ! J'y serai du jeudi au dimanche. J'espère y faire de belles rencontres et de belles découvertes ! Je compte notamment me faire dédicacer Singulier Pluriel de Lucas MORENO et rencontrer Ian MCDONALD et Peter WATTS ainsi qu'une flopée de blogueurs ! Tant de choses en perspective, j'ai hâte ! 
Voici notre programme bien fourni en conférences :

Jeudi 31/10 :

13h Les colonies de l'espace : rêve ou réalité ? (espace SHAYOL)
L'implantation de l'Homme dans l'espace est un vieux rêve, commun à la science et à la science-fiction. Depuis les premières stations spatiales jusqu'aux astéroïdes évidés et aux arcologies spatiales, quelle est la part de la réalité ? Habiterons-nous un jour en orbite ? Quels seront les enjeux énergétiques ? Installerons-nous des mégalopoles aux points de Lagrange ?
Avec : Roland LEHOUCQ, Pierre BORDAGE, Andreas ESCHBACH
Modération : Daniel TRON

14h Faut-il donner des droits aux robots ? (espace SHAYOL)
Les robots domestiques, d'aide à la personne, sont sur le point de devenir un élément incontournable du lien social. Faut-il envisager, pour le bien de l'Homme lui-même, de donner des droits à ses nouveaux serviteurs ? Si oui, quelle sera l'étendue de ces droits, quels modèles seront pertinents ? La science-fiction a déjà posé la question.
Avec : Xavier MAUMÉJEAN, Yoann, Andreas ESCHBACH
Modération : Éric PICHOLLE

17h Rencontre avec André BRAHIC (espace SHAYOL)
André BRAHIC est l'un des astronomes et astrophysiciens français les plus en vue, membre du CEA ; féru de vulgarisation, il est notamment connu pour avoir découvert les anneaux de Neptune et avoir pris part à l'exaltante aventure de la sonde CASSIBI qui a permis de changer notre regard sur Saturne et ses satellites. Il vient à la rencontre de l'imaginaire de la science-fiction avec une générosité et un humour qui rendront inoubliable son passage à Nantes.
Avec : André BRAHIC
Modération : Jérôme Vincent

18h L'Homme, une espèce en voie de disparition ? (espace SHAYOL)

La science-fiction a imaginé mille fins pour l'humanité, décrivant parfois une Terre régénérée poursuivant seule sa course dans l'espace. Mais, scientifiquement, l'Homme est-il une espèce déjà menacée ? Saura-t-il échapper, par son intelligence et ses réalisations, à la loi de la Nature, selon laquelle il n'est pas d'espèce éternelle ? A moins qu'une collision avec la Terre ne mette fin aux rêves cosmiques de l'humanité...
Avec : Denis BAJRAM, Peter WATTS, Patrick MICHEL
Modération : Jean-Louis TRUDEL

Vendredi 01/11 :

10h Un autre monde vert ? Colonisation, terraformation et exploitation du système solaire (espace SHAYOL)
L'humanité pourrait-elle s'installer ailleurs dans le système solaire ? L'idée d'une base lunaire, bien qu'ancienne, n'est toujours pas réalisée. La terraformation, dont rêvent les auteurs de science-fiction depuis Jack WILLIAMSON, n'est pas encore d'actualité. Mais si, face à la diminution des ressources terrestres, on choisissait d'exploiter les astéroïdes, voire de les coloniser ?
Avec : Claude ECKEN, Peter WATTS, Roland LEHOUCQ, Patrick MICHEL
Modération : Estelle BLANQUET

12h Interface cerveau-machine (scène HETZEL)
Les innovations informatiques d'aujourd'hui nous promettent des machines que la pensée elle-même peut diriger, sans recours à un clavier, voire à une interface tactile. Mais les scientifiques et les auteurs nous alertent. Quelle société naîtra d'une telle symbiose ? La complexité de l'homme sera-t-elle soumise à la rapidité de calcul de la machine ?
Avec : Alain DAMASIO et Karim JERBI
Modération : Éric PICHOLLE

13h Les Nouveaux Mondes sous marins dans la SF (scène HETZEL)
Depuis Vingt mille lieues sous les mers de Jules VERNE, l'imaginaire scientifique, comme celui des auteurs de science-fiction, n'a pas cessé d'explorer les fonds marins, façonnant des civilisations ou révélant des formes de vie d'une extraordinaire complexité. L'autre monde ne se trouverait-il pas plutôt loin sous la surface ?
Avec : Régis HAUTIÈRE, Selene VERRI, Stefano BENNI, Peter WATTS
Modération : Claude ECKEN

16h La vision du futur (espace SHAYOL)
Qu'est-ce que la réalité augmentée, sinon d'abord et avant tout, une extension du domaine de la vision ? Lunettes de réalité augmentée, smartphones et autres tablettes dévoilant des liens virtuels dans les replis de la cité. Quel sera véritablement la place de ces dispositifs dans les années qui viennent ? Qui verra encore le monde tel qu'il est ?
Avec : Andreas ESCHBACH, C. MONTANDON, Peter WATTS
Modération : Éric PICHOLLE

18h Philosophie et Jeux Vidéo (scène HETZEL)
La philosophie, on le sait, n'a pas de limites et peut se nourrir de n'importe quel média, tels que la bande-dessinée, le cinéma ou ici, le jeu vidéo. Comment l'immersion dans le jeu vidéo trahit-elle nos représentations du réel ? Le débat entre créateurs de Remember Me et le philosophe Mathieu TRICLOT ouvre sur de nouvelles perspectives.
Avec : Alain DAMASIO, Stéphane BEAUVERGER, Mathieu TRICLOT, Xavier MAUMÉJEAN
Modération : Jérôme VINCENT

Samedi 02/11 :

10h Le totalitarisme écologique (scène HETZEL)
L'individu est, de nos jours, de plus en plus soumis à une législation valorisant un comportement écologiquement responsable. Mais quelles perspectives politiques cela ouvre--t-il ? Y a-t-il un risque de voir se mettre en place des totalitarismes verts ? Les logiques d'écologie profonde ne sont peut-être pas d'exemples de dérives.
Avec : Thierry DI ROLLO, Yannick RUMPALA, Philippe SQUARZONI, Jean-Marc LIGNY
Modération : Jérôme VINCENT

12h Citoyens du futur (espace SHAYOL)
Les droits fondamentaux du citoyen risquent-ils d'être remis en cause par les innovations technologiques du XXIe siècle ? Les réseaux sociaux favoriseront-ils la résurgence d'une société de surveillance (drones, surveillance de l'internet) ? Qui seront les citoyens du futur ? Des moutons que l'on guide ou des grains de sable dans la machine ?
Avec : Ian MCDONALD, Éric PICHOLLE, Alain DAMASIO, Karim BERROUKA
Modération : Jérôme VINCENT

14h Virus, bactéries, des mutants insaisissables ? (espace SHAYOL)
En présence des scientifiques de l'INSERM, cette table-ronde se penche dur la zoologie extraordinaire du monde microscopique. Les virus ne oarlent pas, comme l'écrivait Gérard KLEIN, mais ils peuvent être des armes de destruction massives. Et si nos pires envahisseurs étaient déjà en nous ?
Avec : Gérard KLEIN, Max BROOKS, Philippe ROINGEARD
Modération : J. REBILLAT

16h Ressources limitées et démocraties (scène HETZEL)
Dans un monde où la consommation entre en conflit avec la limitation des ressources, la démocratie est-elle encore possible ? L'égalité entre tous les citoyens semble peu compatible avec l'inégalité d'accès aux ressources. Ne sommes-nous pas en train de bâtir une société encore plus hiérarchisée ?
Avec : Gérard KLEIN, Andreas ESCHBACH, Yannick RUMPALA, Jean-Michel LIGNY
Modération : Éric PICHOLLE

19h Vers un nouveau contrat social entre planète et l'humanité (espace SHAYOL)
Le contrat social, défini au XVIIIe siècle comme opposé à l’État de Nature, a dominé notre conception de la société depuis trois siècles, mais n'est-il pas devenu obsolète ? Le temps n'est-il pas à la réinvention de la société en y intégrant de nouveaux paramètres, de nouveaux acteurs, tels que la Nature elle-même ?
Avec : Andreas ESCHBACH, Jeanne-A DEBATS, Thomas DAY, Jean-Pierre ANDREVON
Modération : Yannick RUMPALA

Dimanche 03/11 :

10h30 L'écologie globale dans la SF (scène HETZEL)
Depuis le cycle de Dune de Frank HERBERT, nombreux sont les auteurs de SF qui ont tenté de rendre la complexité d'une écologie globale. Depuis Helliconia de Brian ALDISS jusqu'à la trilogie martienne de Kim Stanley ROBINSON, en passant par Avatar de James CAMERON, la science-fiction a-t-elle réussi à nous montrer des mondes écologiquement viables ?
Avec : Danielle MARTINIGOL, Claude ECKEN, Jean-Marc LIGNY, Ayerdhal
Modération : Yannick RUMPALA

12h30 Les nouveaux mondes du système solaire (espace SHAYOL)
Petit tour d'horizon des nouvelles connaissances scientifiques et de leur prise en compte par les auteurs de science-fiction sur les planètes du système solaire, en forme d'hommage à Arthur C. CLARKE. Que peut-on dire, désormais, sur Mars, les satellites de Jupiter, Mercure ou encore les astéroïdes ? Quelles perspectives pour les auteurs ?
Avec : Roland LEHOUCQ, Olivier GRASSET, Peter WATTS
Modération : Jean-Louis TRUDEL

14h30 Les mondes de l'esprit (scène HETZEL)
Entre les royaumes de la fantasy et les empires de la science-fiction, le champ du voyage intérieur, spirituel ou initiatique semble s'être fait discret. Pourtant des œuvres originales en montrent toute la vivacité. Itérations et voyage astral, regards singuliers et pluriels sur des portes insoupçonnées qui ne sont pas au-delà de notre imagination.
Avec : Lucas MORENO, Jérôme BOURGINE, Yvan BIDIVILLE, Lionel DAVOUST
Modération : Ugo BELLAGAMBA

Au plaisir de vous y croiser !

jeudi 29 août 2013

Un an déjà !


En ce 29 août 2013, le blog souffle modestement sa première bougie. Bien que le bilan soit bien maigre avec seulement trois chroniques au compteur, je n'en suis pas moins très fière et motivée à enrichir ce blog (à un rythme plus régulier je l'espère). 

Pour diverses raisons (études universitaires prioritaires, envies de lecture erratiques, rédaction de chroniques lente, ne pas prévoir une chronique pour tout ce que je lis...), je ne peux garantir une fréquence de chroniques soutenue. De plus, étant un tantinet perfectionniste, je ne ferai jamais l'impasse sur la qualité pour des contraintes de temps.

Je tiens à rappeler que sur ce blog, je donne mon avis personnel pour promouvoir l'imaginaire et surtout pour avoir un échange avec mes lecteurs voire les rencontrer lors des festivals (Utopiales et Imaginales en l'occurrence). N'hésitez donc pas à commenter mes chroniques, c'est le seul retour que je peux avoir sur ce que je fais ! 

Pour finir, je vais vous faire part d'un projet que j'aimerais réaliser pour la rubrique jeux vidéo. En effet, il me paraît plus pertinent pour ce type de support d'agrémenter ces chroniques écrites d'une vidéo illustrative où je jouerai au jeu tout en le commentant. Je compte aussi promouvoir les jeux indépendants, surtout ceux qui ont besoin de soutien sur Greenlight et/ou Kickstarter. Là encore il faudra être patient car je compte tester de préférence les jeux que j'aurai fini entièrement et bien entendu le montage vidéo va demander du temps.

Si l'année prochaine le bilan est plus fructueux et les lecteurs plus nombreux, j'essaierai d'organiser un petit concours ! 

Voici un petit rappel des liens menant aux chroniques rédigées à ce jour : 


lundi 19 août 2013

Les Imaginales 2013


Bon il serait peut-être temps de publier ce billet... En effet, Monsieur Cerise et moi-même sommes allés à notre premier festival de l'imaginaire cette année : les Imaginales 2013. L'expérience fût dense et très enrichissante mais elle est passée du coup à toute vitesse !

Au total pas moins de 10 conférences toutes plus intéressantes les unes que les autres (Des mondes inquiétants : le grand retour des dystopies ; Guerre de l'eau, pollution, sécheresse : bienvenue dans un monde nouveau ! ; Créateurs d'univers... Faiseurs de rêves ! ; Définir l'humain : aux sources de l'imaginaire dickien ; Mondes terrifiants, mondes flamboyants ! ; Dans l'antichambre des maîtres... Traduire et approcher les auteurs américains ; La Fantasy urbaine : réenchanter notre époque ! ; Le Fantastique... une lecture plaisir ! ; L'espace fait-il encore rêver ? SF et aventure... ; La SF... une lecture plaisir !), deux entretiens (Alastair REYNOLDS et Lucius SHEPARD) et la remise des prix des Imaginales.

J'ai même bravé ma timidité pour discuter plus ou moins longtemps avec Alastair REYNOLDS, Johan HELIOT, Fabien CLAVEL, Stéphane BEAUVERGER, Laurent GENEFORT, Lionel DAVOUST, Olivier PERU, Laurent WHALE, Yvan BIDIVILLE et Laurence SUHNER. Nous avons eu l'occasion de rencontrer Nicolas FRUCTUS, Jean-Daniel BREQUE et les 42 au stand du Bélial. Ils sont tous très intéressants et fort sympathiques !

J'ai adoré l'ambiance très conviviale de ce festival. En plus, détail non négligeable, la nourriture est bonne et à un prix très raisonnable ! J'étais déçue de voir l'absence d'un stand Elbakin mais j'ai quand même pu juste avant de partir rencontrer Valérie/Witch. Je n'ai aussi malheureusement pas consacré beaucoup de temps aux différents blogueurs présents à cause du timing serré. Ce n'est que partie remise (j'espère) !

Nous avons été raisonnables niveau achats, personnellement je me suis concentrée sur les livres qui m'intéressaient le plus à ce moment-là et qui pouvaient être dédicacés. Bien sûr ils sont tous dédicacés sans exception (voire triplement dédicacé pour Le Calice du Dragon de Monsieur Cerise) !

Bon l'avantage de publier ce billet en retard est que je peux vous annoncer que je serai présente du 31/10 au 03/11 inclus aux Utopiales 2013 et du 23/05 au 25/05 inclus aux Imaginales 2014 ! L'attente est insupportable ! William GIBSON et Peter WATTS seront notamment au rendez-vous ! J'ai hâte de pouvoir discuter avec les auteurs, assister à des conférences passionnantes et qui sait cette fois peut-être rencontrer quelques blogueurs !

samedi 1 juin 2013

Une Chanson pour Lya - George R. R. MARTIN


Titre (VF/VO): Une Chanson pour Lya et autres nouvelles/ 
A Song for Lya and other stories
Auteur : George R. R. MARTIN 
Traduction :  Monique CARTANAS et M.-C. LUONG
Édition : J'ai Lu
Illustration : Marc SIMONETTI 
Genre : Science-Fiction
Format : Novella/Nouvelles
Première parution VO : 1976
Dernière parution VF : 2013
Pages : 320
Prix : 6,90 euros


Tout le monde connait George R.R. Martin, au moins de nom, depuis l'intérêt considérable que la saga du Trône de Fer a suscité avec son adaptation télévisée. Cependant, l'auteur a derrière lui une longue carrière littéraire, qui débuta bien avant le Trône de Fer (saga qui a déjà elle-même plus de quinze ans !). Cette partie de son œuvre semble malheureusement méconnue chez nous, et c'est bien dommage ! Saviez-vous qu'il excelle aussi bien en SF et en format nouvelle ? Laissez-moi vous en convaincre avec Chanson pour Lya !

Chanson pour Lya est la novella du recueil auquel elle a donné le nom. Un couple de Terriens, ou plus exactement de Talents, sont envoyés sur la planète Ch'kéa afin d'enquêter sur la religion locale, le Culte de l'Union. En effet, ce couple possède des capacités spéciales, Robb peut "sonder" les émotions des gens et Lyanna sait lire dans leurs pensées. Le but de l'enquête est de comprendre pourquoi tous les habitants de Ch'kéa, y compris les humains, deviennent Adhérents et acceptent d'aller jusqu'à l'Union finale autrement dit acceptent à terme de se suicider/sacrifier au nom du Culte. 
J'ai beaucoup aimé cette novella très immersive qui nous amène à nous interroger sur la définition de l'amour et sur la solitude ontologique des êtres vivants, c'est-à-dire l'impossibilité aux êtres vivants d'assouvir leur désir de fusion mentale et physique afin de tout connaître de l'être aimé.

Au matin tombe la brume est une belle nouvelle très terre à terre qui nous pose la question de la légitimité de la vérité et le rôle qu'y joue la science. En effet, la planète Spectralia de par son système climatique particulier a engendré la rumeur qu'elle serait habitée par des spectres. C'est cette rumeur qui a fait de Spectralia un site touristique, une critique est donc faite sur l'incapacité de ces touristes à s'émouvoir du paysage. Le problème est de savoir si cette rumeur est vraie ou fausse mais surtout si la vérité s'impose d'elle-même ou s'il est bon parfois de la mettre sous silence, car la science cherchera toujours à connaître la vérité. Je tiens à signaler que j'ai beaucoup aimé la conclusion ironique de cette nouvelle mais je ne la citerai pas pour éviter de gâcher la surprise. Cependant, je me permets de noter ce petit clin d’œil aux Chroniques Martiennes : Dans le courant de la conversation, je lui dis que j'étais né à Bradbury, pendant des vacances que mes parents passaient sur Mars.

Il y a solitude et solitude ou comment devenir un fou isolé dans l'espace ! A travers son journal intime, un Terrien nous relate l'attente de son remplaçant à bord du vaisseau Charon. En effet, unique habitant de l'Anneau stellaire de Cerbère depuis quatre ans, il est le seul chargé de passage des astronefs. On peut donc comprendre qu'il ait envie de rentrer sur Terre, surtout que son départ était en fait une fuite surtout motivée par une peine de cœur... Mais où diable est le Charon ?!
La chute est intéressante mais je n'ai pas vraiment adhéré à cette nouvelle car je suis restée insensible voire agacée par la psyché du personnage.
On remarquera un petit clin d’œil à deux chansons de Simon & Garfunkel : The Sound of Silence et I am a Rock, I am an Island.

C'est fou ce qu'on est capable de faire Pour une poignée de volutoines ! Matt Kabaradjian va en faire la douloureuse expérience ! En effet, Matt exerce un métier très particulier sur la planète Spéléa : il est chargé de récolter des pierres précieuses appelées volutoines avec comme main d’œuvre... des cadavres qu'il peut contrôler par la pensée à l'aide d'un appareil ! Bien sûr cette méthode étonnante adoptée par ces travailleurs ne fait pas l'unanimité auprès des autres colons, ce qui va faire naître un conflit. Cette nouvelle est centrée sur une scène d'action prenante dont la conclusion ne peut qu'être cruelle.

Le Héros dénommé John Kagen, un mercenaire natif des mondes guerriers de Wellington, aimerait prendre sa retraite sur Terre. Alors qu'une guerre se prépare, accepteront-ils d'abandonner un de leurs meilleurs éléments, qui plus est un guerrier né, à un repos mérité sur Terre ? Bien que la fin soit prévisible et glaçante, j'ai beaucoup aimé comment elle est amenée et surtout le cynisme dégagé par le commandant et ses méthodes. Il est question aussi indirectement de réfléchir à la possibilité de s'extraire de sa condition : Kagen, guerrier durant toute son existence, peut-il encore déposer les armes ?

J'ai été très enthousiaste à la fin de ma lecture de L'éclaireur ! Pourtant, l'histoire débute très simplement et on ne voit pas vraiment où l'auteur veut en venir. Une guerre particulièrement destructrice sur Terre force les Hommes à se réfugier dans des souterrains, où ils finiront par s'adapter voire muter suite à la trop forte radioactivité en surface. Pendant ce temps, une colonie lunaire fondée avant le conflit lutte pour sa survie, oubliée de la Terre. Des années plus tard, une expédition est envoyée sur Terre par ces colons afin de chercher des survivants et lancer une politique de repeuplement. Le cœur de la nouvelle repose donc sur la rencontre potentielle entre ces deux populations.
J'ai beaucoup apprécié comment l'auteur illustre l'incompréhension réciproque entre "colonisateurs et colonisés". La surprise de Von der Stadt et les dialogues qui en découlent sonnent terriblement justes, évitant l'écueil du manichéisme.
Décidément, George R. R. MARTIN a un faible pour Simon & Garfunkel car il y fait encore une allusion dans cette nouvelle.

VSL est surement la nouvelle la plus courte que j'ai lu (5 pages). En cela, il me paraît très difficile d'en parler correctement sans spoiler. Le problème du physicien Kinery est simple : pourquoi la fondation VSL refuse de financer ses recherches sur le moteur hyperespace ? La réponse est assez étonnante !

Première et unique déception de ce recueil à mon sens : La sortie de San Breta. Il s'agit d'une simple histoire d'autoroute hantée par un accident dans un futur où seuls quelques nostalgiques des routes les utilisent encore. De même que nos fantômes du futur naissent des morts violentes de notre temps. N'ayant pas du tout la passion des voitures, la nostalgie de l'ère automobile m'a laissé de marbre.

Diaporama dépeint le triste sort de Becker, un ex-commandant de vaisseau pour l'entreprise ESPACE, muté contre son gré et à présent chargé de faire de la promotion sur Terre auprès de potentiels financeurs. On assiste dans cette nouvelle à une joute oratoire entre Becker et un médecin venu récolter des fonds pour son dispensaire. Cette confrontation d'idées est intéressante car elle nécessite un vainqueur mais les deux points de vues sont louables. La victoire se jouera donc sur d'autres critères...

En conclusion, je vous recommande chaudement de lire ce fascinant recueil. Pour ma part, cet auteur est devenu une valeur sûre et je compte rapidement dévorer entamer ses deux autres recueils Des Astres et des Ombres et Les Rois des Sables. Je suis curieuse aussi de découvrir Elle qui chevauche les tempêtes, en collaboration avec Lisa TUTTLE.
Et maintenant, qu'est ce que vous attendez pour lire du George R. R. MARTIN ?

[EDIT du 01/02/2014]
Quel fut mon étonnement en apprenant dans le recueil Au fil du temps de George R. R. MARTIN qu'une nouvelle manquait au sommaire de mon exemplaire de Chanson pour Lya (1982) ! Heureusement, ce recueil a eu droit en 2013 à une édition révisée et augmentée de cette nouvelle inédite. D'ailleurs, sa couverture signée Marc SIMONETTI est superbe ! J'avoue que j'avais des a priori négatifs au départ parce que je ne porte absolument pas le football dans mon cœur ! Il y a néanmoins une ambiguïté dans la traduction car il s'agit en fait de football américain. Et surtout, on se rend vite compte que le sport en lui-même ne constitue pas le cœur thématique de la nouvelle.

Imaginez un tournoi de football américain organisé sur Terre, auquel cherche à participer une équipe d'extraterrestres en paix depuis peu avec l'Humanité ! Le Run aux étoiles nous expose d'une manière intelligente et intéressante les problèmes qu'une telle situation peut poser. L'accent est surtout mis sur l'aspect politique, mais le texte tient aussi compte de l'aspect physiologique (problème d'équité). La race extraterrestre décrite dans la nouvelle est aussi intéressante en elle-même pour son fonctionnement social. Je peux vous assurer que même en étant une bille en sport comme moi, on s'immerge très facilement dans cet univers ! Au final, malgré mes craintes, cette nouvelle a complètement sa place dans ce recueil qui confirme son excellence !

Je tiens à préciser que l'ordre des nouvelles est fidèle à la parution initiale en VO mais je ne cautionne pas du tout ce choix ! Selon moi, une nouvelle/novella donne son appellation au titre du recueil s'il s'agit de l'écrit le plus représentatif ou le plus long. J'ai lu Une Chanson pour Lya en premier, la place la plus adaptée ! En aucun cas, elle ne doit être lue en dernier ! Ce choix a été renouvelé pour Les Rois des Sables, j'y reviendrai en détail quand je le chroniquerai mais à mon sens, ça a vraiment desservi la nouvelle !

NB : The Sound of Silence de Simon & Garfunkel me semble de rigueur, n'est-il pas ?


CITRIQ

dimanche 10 mars 2013

Singulier Pluriel - Lucas MORENO

  
Titre : Singulier Pluriel
Auteur : Lucas MORENO
Édition : Hélice Hélas
Illustration : Krum 
Genre : Science-Fiction/Fantastique
Format : Nouvelles
Parution : 2012 
Pages : 240
Prix : 16 euros
 

Encore un auteur dont je n'avais pas du tout entendu parler ! Certains d'entre vous le connaissent sûrement via la revue littéraire audio Utopod qui a cessé toutes activités depuis 2010. Personnellement, je l'ai découvert récemment grâce à Bifrost. Je vous épargne tout suspense inutile car j'ai tout simplement adoré, même si je n'ai pas adhéré à 100% à certaines nouvelles. Le recueil est séparé en deux parties, une partie dite fantastique et une partie dite science-fictive. L'auteur excellant dans les deux genres, quelle que soit votre préférence, vous passerez forcément un bon moment !

Partie I : Fantastique

Singulier Pluriel est donc la première nouvelle, dont l'ambiance donne clairement le ton de la première partie de ce recueil. Un jeune de moins de trente ans à l'existence particulièrement creuse rencontre un couple de nouveaux voisins. Ces derniers, véritables puits de connaissances à tel point qu'ils en deviennent effrayants, déclenchent en lui un immense appétit de savoirs et d'expériences nouvelles. 
La nouvelle est très courte, avec une  ambiance intensément glauque. On comprend le titre ainsi que la réflexion associée dans la chute, sombre, surprenante et sur laquelle par conséquent je ne dirai rien.

Le meilleur' ville dou monde est dans la continuité de l'ambiance de la nouvelle précédente. La cité en question, Angel-sur-Coffrane, a la particularité de contenir le même nombre d'habitants depuis les années 80. Certains disparaissent et d'autres s'installent, mais de sorte que le nombre d'habitants reste constant. Voilà un phénomène pour le moins étrange. Le narrateur de l'histoire, lassé de cet "Éden de clodos", rencontre un type bizarre ayant enfin trouvé sa "meilleur' ville dou monde" (ce dernier parle assez mal). L'occasion de procéder à un échange : l'un reste, l'autre part. Mais celui-ci ne peut pas se faire n'importe comment...
Encore une fois, il s'agit d'une nouvelle à chute. Le caractère glauque du récit s'accentue au fur et à mesure, jusqu'à la révélation finale éclairant le maintien de cet équilibre démographique.

Shacham est une nouvelle vampirique singulière. Vers la fin du 18ème siècle, les derniers vampires, traqués de toute part, sont victimes d'un mal inconnu les empêchant de contaminer autrui par la morsure. Leur communauté déclinante se scinde alors en trois courants d'opinions. Les uns défendent une bestialité sans limite jusqu'au dernier souffle, les autres tourmentés par ce qui leur reste de morale humaine se terrent et dépérissent en silence. Un troisième groupe tente une approche plus originale en voyageant de par le monde à la recherche d'une possible réponse à leurs questionnements spirituels et à leurs maux. L'un d'entre eux s'initie à des méthodes de décorporalisation issues du shamanisme et du bouddhisme tantrique. Un journaliste en voyage au Bhoutan découvre  par hasard un village pour le moins mystérieux, qui semble ne pas être visible de tous. Il assiste alors aux rituels en question, mais il n'en ressortira pas indemne...
Malgré une mise en place intéressante et un final inattendu, je suis restée quelque peu sur ma faim (ha!ha!), le cœur de la nouvelle ne m'ayant pas paru particulièrement palpitant (la description du rituel shamanique).

Dellamorte Dellamore est l'histoire d'un meurtre cyclique. Un veuf dont la femme est décédée dans un accident de voiture voit le cadavre de celle-ci revenir régulièrement chez lui. N'en pouvant plus, il la tue à chaque fois, mais rien n'y fait. En particulier, elle répète inlassablement une certaine phrase déclenchant chez lui tout un cheminement de pensée, qui amène le lecteur à s'imaginer la conclusion de l'histoire d'une certaine manière (je n'en dis pas plus). La fin semblait prévisible mais se révèle très surprenante encore une fois.

La nouvelle Comme au premier jour m'a laissée perplexe, tant la construction de cette intrigue policière est menée d'une étrange façon. N'ayant par conséquent pas réussi à m'immerger dedans, je ne saurai en dire plus et en ressors déçue. 

Partie II : Science-Fiction

L'Autre Moi est une nouvelle sur le voyage dans le temps assez spéciale. En 2064, le psychiatre Neuenberger persuade son patient Matthias d'essayer une thérapie d'un nouveau genre. Le but est de lui injecter des nanobots antimnésiques afin de détruire les événements traumatiques de son passé. Mais l'expérience ne se passe pas tout à fait comme prévu...
Alors encore une fois j'ai eu du mal à m'immerger. Cela est sûrement du à la mise en forme de la nouvelle mais aussi à la psyché de Matthias à laquelle je n'ai pas adhéré. Je ne suis d'ailleurs pas sûre d'avoir compris la fin.

Demain les Eidolies nous expose le Mouvement pour la Maïeutique de Surface créée par Desmond Torrent. Cela serait stupide que j'essaye de vous résumer ce concept, je vais donc m'abstenir. Je tiens aussi à garder intacte la perplexité qui se dégage de son intitulé pour mieux vous laisser surprendre.
Il s'agit donc d'une nouvelle très complexe mais qui n'en reste pas moins intéressante.

Dans Trouver les mots, le conteur Jeff Karason couche sur le papier sa dernière histoire : l'échec de la colonisation de la planète Xinsheng par la perte progressive du langage.
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui nous interroge de manière poétique sur l'importance vitale du langage pour nous sortir de notre bestialité.

Adam s'éveille progressivement dans l'Éden, il y découvre Ève bien sûr mais les jours passent et au comble de l'ennui il finit par se demander qui il est, où il est et ce qu'il fait là. Il part en quête de réponses et se rend compte qu'il est en fait dans son PV. Je ne peux en dire plus sur ces énigmatiques initiales, vous découvrirez leur sens en lisant cette agréable nouvelle bien sûr !

La réflexion oscille entre aliénation du corps, quête identitaire, paradis artificiels ou illusoires, nécessité du langage... La plupart des nouvelles de ce recueil suscitent des questionnements profondément liés à la chute de chaque histoire, j'ai donc préféré ne pas les dévoiler et donc conclure d'une manière générale sur les thématiques abordées. Au final, malgré quelques bémols mineurs, un premier recueil prenant, cohérent, bien écrit et intéressant dont je vous recommande la lecture !

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